vendredi 14 mars 2014

Le 18 mars en Action !

Le Collectif des intermittents et des permanents de la culture des Hautes-Alpes

- conscient des menaces qui pèsent sur le régime des intermittents (annexe 8 et 10) et sur le maintien d'une convention Unedic solidaire,

- conscient que leur combat s'inscrit dans un moment social où le gouvernement semble répondre positivement à toutes les demandes du MEDEF,

- conscient que défendre aujourd'hui les droits des salariés de la culture, c'est aussi réfléchir ensemble à l'invention d'une vie artistique et culturelle pour demain :

appelle les intermittents du spectacle, les permanents de la culture et tous ceux qui soutiennent leur combat à le rejoindre le :

mardi 18 mars à 10h30 devant la sécurité sociale à Gap
pour une Manifestation interprofessionnelle pour les salaires, l’emploi, la protection sociale et le service public, et contre le pacte « d'irresponsabilité » à l'appel de la CGT, de FO et de la FSU

mardi 18 mars à 14h sur le parvis du théâtre La passerelle
pour un Grand Rassemblement de soutien au régime des intermittents.

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »

Bertolt Brecht

dimanche 9 mars 2014

Pour les Pays du Buëch !

(tribune libre dans le cadre la campagne des municipales 2014 http://agiraveclescitoyensveynes.wordpress.com/ )

Nous risquons de sortir des écrans radars de la décentralisation et des aides au développement local. Pendant ce temps-là, la campagne électorale à Veynes, comme dans l'immense majorité des communes, donne l'impression que tout se jouerait dans les mairies. C'est bien pire qu'un mensonge, c'est une insulte à l'avenir.

Nous ne sommes pas naïfs. Le mode de scrutin des conseillers communautaires manque encore largement de leviers démocratiques. Nous attendons encore des élections intercommunales à la proportionnelle. Pour changer le monde il faudra des victoires nationales et internationales de tous ceux qui se battent pour "l'humain d'abord". Il faudra ,dans un même mouvement, changer le monde ici et maintenant par une multitude d'alternatives concrètes qui n'ont que faire des rythmes électoraux. L'enjeu intercommunal peux sembler secondaire et bien abstrait. Et pourtant ...

Le sud du département est émietté en 7 intercommunalités qui rassemblent à peine 20 000 habitants. Héritières des syndicats mixtes inventés pour gérer les déchets, construites à l'échelle des (ex)cantons, ces com-coms sont aujourd'hui une aberration à bien des égards. Leur très faible poids et l’absence flagrante de projets politiques les condamnent à être un échelon inutile et coûteux. Les communes ne s'y investissent pas, ne délèguent que peu de compétences et quand les projets voient le jour, le manque de moyens les assigne aux actions de témoignages, goutte d'eau dans un océan d'immobilisme.

Cette situation existe par manque de courage politique des élus, afin de ne pas perdre un mandat, un équilibre partisan, un pouvoir, une indemnité...mais aussi pour certains élus de petits villages, par peur, par ignorance culturelle et préjugés ancestraux...Certains disent qu'on ne peut travailler avec ceux de Laragne, que Rosans n'a rien à faire dans le Buëch,.. Frilosité, préjugés, et "guéguerres" de pouvoirs : voici comment un territoire peut se suicider...

Quel est l'enjeu ? Notre président l'a annoncé récemment, mais chaque élu l'avait déjà remarqué, la baisse des reversions aux collectivités s'accompagnera d'une priorité aux financements des projets intercommunaux. Le souci pour nous, c'est que nos petites "baronnies cantonales" n'ont pas la taille critique pour faire émerger des projets d'envergure. Nous courrons le risque de disparaître d'une multitude de financements, de mettre en péril des projets nécessaires ou de les financer sur nos propres deniers...c'est à dire par les impôts locaux. Nous courrons aussi le risque que Veynes et Laragne deviennent encore un peu plus les banlieues dortoirs des agglomérations de Gap et Sisteron, les zones lointaines d'un territoire urbain rythmé par d'autres enjeux. Le reste des pays du Buëch pourrait continuer sa lente désertification. Nous sommes piégés et nous regardons ailleurs...

Si la liste "Front de Gauche Veynes-Agir avec les citoyens" a milité durant toute cette campagne pour une implication forte de la commune au sein de l'intercommunalité et pour ouvrir des chantiers en commun, c'est pour toutes ces raisons. C'est aussi parce que nous rêvons à demain. Nous savons qu'il faudra une réinvention des services publics de proximité (santé, transports, éducation...), une relocalisation de l'économie (monnaie locale, agriculture...), un tourisme vecteur de développement, un projet rassembleur autour des arts et de l'éducation populaire...Tous ces chantiers peuvent vivre et s'épanouir dans les Pays du Buëch car c'est un territoire d'alternatives concrètes où les citoyens savent se prendre en main. C'est aussi un territoire isolé qui doit être uni face à cette adversité. Nous devons inventer une intercommunalité de Laragne à Veynes, en passant par Serres, Aspres, Rosans...Cette communauté de communes devra rassembler largement tout le sud de notre département.

Evidemment, il y a des risques : le principal est de construire une institution éloignée des citoyens. Si la préfecture vient à décider à la place des communes sur l'échelle de leur regroupement, nous aurions un doigt dans cet engrenage. Pour éviter ce piège, nous devons construire un projet ambitieux qui vienne des citoyens rassemblés. Là où il y a une volonté, il y a un chemin !

Laurent Eyraud-Chaume.
comédien, membre du mouvement "Ensemble".

samedi 8 mars 2014

Intermittents du spectacle : un combat porteur d’alternatives !


(article paru dans cerises : http://www.cerisesenligne.fr/)
Jeudi 27 février, plus de 20 000 personnes se sont mobilisées à Paris et dans toute la France contre la tentative de coup de force du MEDEF. Une mobilisation vaste est en train de naître qui mêle artistes, techniciens mais aussi chômeurs et précaires. L’unanimité du secteur culturel permet d’installer un rapport de force qui semble favorable aux intermittents. Pourtant, la proposition du MEDEF (la suppression pure et simple des annexes 8 et 10) était articulée à un appel à l'État et semble avoir dès à présent ouvert un débat bien plus vaste. Pour certains (dont la CFDT), le régime des intermittents est une subvention cachée à la vie culturelle. L’argumentaire récurent de la ministre s'appuie d’ailleurs sur les annexes pour parler d’exception culturelle et de rentabilité générale de l’investissement public. Une des issues possibles de la négociation serait un maintien du dispositif mais à la charge de l'État. Les intermittents tiennent à rester dans la solidarité inter-professionnelle. Nous touchons ici à 2 questions qu’ouvre cette mobilisation. Le secteur culturel souffre d’un déficit de financements publics. La politique générale d’austérité aggrave cette situation et l’intermittence est souvent une réponse à un manque de subventions. Par ailleurs, les annexes 8 et 10 ont été inventées pour des situations d’emplois bien précises : la nécessité d’un secteur d’activité d’avoir recours à des CDD à répétition. Les annexes sont précisément là pour lutter contre la précarité “mécanique” du secteur.
Ce combat doit permettre d’ouvrir en grand ces 2 débats cruciaux pour notre vie commune :
- Comment maintenir des services publics forts et utiles dans cette stratégie folle d’austérité ? La culture est un exemple emblématique d’une saignée générale. Sur nos territoires, les collectivités se désengagent et font souvent le choix de sacrifier les petites structures pour sauver les grosses. De Sarkozy à Hollande, nous sommes arrivés à l’os. Le maintien d’une vie artistique riche ne peut s’accommoder ni de la baisse du budget de l’État ni des attaques contre les collectivités territoriales. - Les annexes 8 et 10 ne sont pas attaquées pour un déficit, très largement imaginaire. Le régime des intermittents du spectacle est menacé par le MEDEF car il est un contre exemple à la précarité qu’induit la course au CDD aujourd’hui généralisée. S’il ne peut être étendu à tous, il montre pourtant qu’en adaptant les mécanismes d’indemnisation du chômage aux situations réelles de l’emploi, nous pouvons changer de vision sur le marché du travail et permettre de transformer la précarité en sécurité. Ce conflit nous amène à réfléchir tous ensemble sur la place du travail dans nos vies et plus largement sur la quête de dignité humaine que doit permettre notre vie en société. Personne n’a de réponse clef en main, mais la souffrance au travail doit cesser, la détresse sociale doit cesser, l’accaparement des richesses par un petit nombre doit cesser.
Notre mouvement Ensemble !, le Front de gauche et tous les citoyens qui pensent qu’une alternative à gauche est souhaitable doivent être aux côtés des intermittents car leur combat est aussi une porte ouverte vers demain.
Le prochain rendez-vous de mobilisation est fixé au 13 mars.
* Laurent Eyraud-Chaume
Voir le reportage sur la manifestation à Paris 27/02/2014 ( http://www.youtube.com/watch?v=E0AwKF5T1-c)