mercredi 29 janvier 2014

Les Hautes-Alpes, terre d'alternatives ?

(éditorial de l'alp'ternatives n°13, http://alpternatives.wordpress.com/)

Les temps présents sont souvent tristes. Le piège de ce capitalisme mondialisé se referme sur nous. Prisonniers entre montée du chômage, exacerbation des peurs, pollutions et marchandisations de nos vies, nous ne voyons pas de portes de sorties au premier coup d'œil.
Il faudra bien entendu que la gauche de gauche, sorte en tête des élections européennes pour faire sauter le verrou d'une Union Européenne guidée par le seul chemin du profit. Il faudra un nouveau traité, un traité des peuples contre celui des marchés. Il faudra débusquer avec méthode la cage du positionnement social-libéral de notre gouvernement qui est la même prison mais avec des murs repeints.
Il est tout aussi urgent de reconstruire un ancrage local à la réinvention du monde. Penser global et agir local (et inversement) sont les 2 clefs de notre libération. Nous sommes enfermés dans les vieux réflexes. Cette geôle invisible passe par un culte de la croissance qui ne mesure jamais notre "bien-vivre" ni les émancipations en chaine que nous appelons de nos vœux. A quoi servent nos stations de skis si elles sont construites sur la précarité de nos familles ? A quoi sert le développement local si il développe les profits des riches et la pauvreté des pauvres ? Alors que le Conseil Général des Hautes-Alpes s'apprête à diminuer les subventions aux associations culturelles et à augmenter les investissements plus pharaoniques et inutiles les uns que les autres, nous demandons dans quel monde souhaitons nous vivre ?
Les issues de secours existent. Elles s'appellent : relocalisation de l'économie, relance d'une agriculture paysanne, coopérations et mutualisations entre les territoires, investissement dans le bien-vivre qui passe par les services publics de proximités et le secteur associatif, développement de jumelages entre notre territoire et le reste du monde pour que chacun sache qu'ici et ailleurs ne font qu'un ! A ceux qui s'investissent en politique pour faire carrière, comme de bons gestionnaires de l'état immobile des choses, à ceux qui parient sur la bêtise et agissent en seigneurs locaux, à ceux qui connaissent les périls écologiques et humains mais qui n'ont pas le courage de les affronter : nous disons du balai !  2014 est une année électorale, nous aurons les élus que nous mériterons !


Laurent Eyraud-Chaume

samedi 25 janvier 2014

Dehors les mauvais comédiens !

Que celui qui joue le rôle du Président de gauche démissionne ! Il ne sait plus son texte et le public est lassé. Il se trompe de scénario. Dans l'acte I, il jouait celui qui bat le "méchant" sans cœur qui voulait nous faire travailler plus. Il jouait celui qui met dehors le Président des riches. Il devait au moins nous faire croire dans l'acte II qu'il se battait contre la finance... Et puis, patatras… il se trompe de texte ou de rôle. Et l'affreux méchant est de retour dans un autre costume. Le public ne comprend plus rien et menace de sortir avant l'acte final.

Que ceux qui jouent le rôle de l'Assemblée nationale démissionnent ! Oui, ils devaient incarner la grande scène de la "politique". Celle où l'on fait appel à l'intelligence des spectateurs... Ils devaient dire les mots de l'Histoire, être à la hauteur de leurs glorieux ancêtres ou au moins du beau décor, mais patatras... Ils disent "oui" avant que la question ne soit énoncée. Et quand ils essaient de dire les belles tirades... ça sonne faux ! Certaines scènes étant déjà coupées aux ordonnances, autant démissionner tout de suite, chers comédiens députés !

Que ceux qui jouent le rôle des journalistes cherchent un autre travail ! Ils devaient interpréter le sens de la vérité nue et le courage héroïque qu'elle entraîne. Une grande scène était prévue où l'on verrait l'unité d'une profession dévoiler les mécanismes des paradis et autres exils fiscaux ! Et patatras... les courageux n'ont pas les rôles titres et ceux qui tiennent les têtes d'affiches semblent être des comédiens de série B. Ils ne cessent de se tromper de pièce et rejouent pour la millième fois l'acte glauque où l'on découvre que les étrangers sont "différents" et que le Président a une histoire adultère. C'est du mauvais Feydeau !
Que ceux qui jouent le rôle des gentils élus locaux lâchent la rampe ! Les textes étaient écrits avec simplicité et au départ ils devaient jouer, avec désintéressement, des scènes presque improvisées. Ils étaient "proche des Français" et on devait le voir dans leurs costumes et l'entendre dans leurs mots. Mais patatras… ils ne cessent de tenter de voler la vedette à ceux qui interprètent l'Assemblée nationale et parfois même, ils jouent les 2 rôles. Ils s'achètent de beaux costumes et radotent un texte mal écrit qui parle d'eux et d'eux seuls ! Les Français sont bien loin de ces scènes poussiéreuses et comme ces mauvais acteurs préparent leur prochaine création à huis clos, sans l'avis des citoyens spectateurs, il y a fort à parier que peu viendront voir ce spectacle.
Cette mascarade ne fait plus rire. L'humour a des limites.

Nous devons être de bien mauvais auteurs, des metteurs en scène sans imagination. Il est grand temps de nous former ensemble à ce savoir-faire ancestral ! Nous devrions dès le mois de mars réécrire l'acte des élus locaux, en cherchant des interprètes de qualité. Les animateurs de troupes et les courageux partageux sont nombreux à sortir de l'école de la vie. Ensuite, nous réécrirons la suite de la pièce comme on réécrit l'Histoire. Nous jouerons notre rôle, humblement mais debout ! Il n'y a pas de second rôle. On change le scénario ?

(chronique d'abord parue dans l'hebdo Cerises http://www.cerisesenligne.fr/ )

lundi 6 janvier 2014