Gros
bonnets volant notre rouge, ville ouvrière du Var passant au brun,
ministre rose glissant vers l'amalgame, insultes racistes sur garde
des sceaux noire...Ce sombre arc-en-ciel brûle à cette flamme
tricolore que personne n'arrive à faire taire. La fifille-à-papa
passe de plateaux de télé en antennes radios et ceux qui tendent le
micro semblent danser autour de ce triste brasier. Certains matins,
on croirait les informations écrites pour casser en nous tout
courage pour lutter. Comme une tempête permanente, les médias
écrivent la chronique d'une droitisation annoncée et les
responsables solfériniens semblent déterminés à réutiliser cette
peur du pire pour (re-re-re-re...) plaider le vote utile... calculs
risqués.
J'en
suis là de mes réflexions quand je tombe sur un débat dans
L'Humanité :
"Droitisation
de la société ou de l’offre politique ?"(1).
Vincent Tiberj, docteur en sciences politiques et maître de
conférences à Sciences-Po Paris, y affirme qu'« il
existe une réelle déconnexion entre les sphères de pensée des
partis et la manière dont l’électorat se positionne. Globalement,
sur le long terme, le phénomène de droitisation s’avère faux. »
Pour lui, il y aurait un boulevard à gauche pour qui porterait un
programme de gauche. Je reçois le même jour mon Regards-mensuel
qui interroge le politologue Roland Cayrol (2).
Il dénonce la fable de la montée du FN et affirme que « jamais
dans l’histoire des sondages les Français n’ont été aussi
attachés à la justice sociale. Ils sont en grande majorité
révoltés par l’injustice sociale et la lutte contre les
inégalités est au cœur de leurs espérances. »
Depuis je passe mes journées à
raconter ces informations. L'enjeu de la maîtrise des médias par
les citoyens eux-mêmes et du pluralisme de l'information est plus
criant que jamais. La défense du journal de Jaurès, qui mériterait
développement et refondation, est notamment une urgence civique (3).
Pour que l'arc-en-ciel de nos quotidiens retrouve de la
gaieté, il faudra une lutte implacable contre la désinformation,
une lutte politique pour ramener les termes du débat sur les vrais
enjeux, une lutte citoyenne pour que chacun se réapproprie sa vie.
Le mouvement Ensemble, qui est en train de se fonder, pourra sans
doute être un bel outil au service de ces luttes à venir.
* Laurent Eyraud-Chaume
(1) "Droitisation
de la société ou de l'offre politique
?"http://www.humanite.fr/politique/droitisation-de-la-societe-ou-de-l-offre-politique-552773
(2)
Roland Cayrol, "Il n'y a pas de droitisation de la société
française"
http://www.regards.fr/web/Roland-Cayrol-Il-n-y-a-pas-de,7177
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