vendredi 3 octobre 2008

contribution aux débats des communistes


contribution aux débats des communistes

Nous sommes pour un divorce à l'amiable.

Nous sommes nombreux à rêver d'écrire des textes drapeaux, des manifestes mobilisateurs. Nous cherchons comment dire notre colère sans n'être que colère. Nous planifions l'unité dans notre coin. Nous rêvons de rupture sans fâcher nos voisins. Nous fantasmons la lisibilité de nos actes politiques sans nier la complexité du combat. Chaque étape est une victoire mais nos défaites collectives s'accumulent. Notre maison ne permet plus le plaisir du repos en famille, les grands projets en communs...
En attendant cet enfant idéal qui ne vient pas, cette grande force de gauche, unitaire et populaire, de transformation sociale et écologique....Nous restons à attendre le prince charmant qui nous fera cet enfant...Mais le prince charmant préfère la stabilité d'une gauche molle à la passion révolutionnaire.

Nous sommes nombreux à avoir des amis, des proches au « parti », des histoires aussi, des grandes et des petites. Souvent nous lui devons beaucoup, au parti, des enseignements, des réseaux de luttes, de vies, de boulots...Nous sommes nombreux à chercher à éviter les conflits stériles, les haines viscérales...Nous avons tous dans les 10 dernières années passé beaucoup d'énergies pour chercher l'unité à l'interne...Nous n'avons pas de haine envers le parti, nous ne souhaitons même pas sa mort.
Nous sommes pour un divorce à l'amiable.

Oui, nous sommes devenus trop différents, profondément différents. Il vaut mieux partir plutôt que continuer de casser la vaisselle. Nous continuerons nous aussi à être communistes, non par opposition au parti... mais par fidélité à son histoire, ses ombres et ses lumières.

Alors que faire ? Et bien partir ensemble. Pas seuls chacun dans son coin. Partir en public, aux yeux de tous.
Partir pourquoi ? Et bien dans un même mouvement pour construire un mouvement communiste qui nous ressemble et pour inventer dés maintenant cette force politique nouvelle, cette convergence mobilisatrice.

2 actes nécessaires,
l'un pour faire vivre notre culture, notre cohérence émancipatrice, pour donner une maison à la force communiste, aux nombreux communistes SDF, pour faire vivre au quotidien cette éthique communiste complexe, qui tire leçon de l'histoire, qui confronte actes et pensées...

L'autre pour transformer une force sociale, souterraine et enracinée, en force politique visible et radicale. Eclairer les actes déjà présent pour nourrir notre propos révolutionnaire. Le chemin sera long, il faut commencer à marcher.

Laurent Eyraud

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